Un ‘hackAtech’ pour impulser de nouveaux projets de startups technologiques à Rennes

Du 30 septembre au 2 octobre 2021, le centre de recherche Inria Rennes – Bretagne Atlantique organise son premier hackAtech : 54 heures de sprint technologique pour faire naître des projets d’entreprises basés sur les résultats scientifiques de l’institut.


Depuis toujours, il arrive que des chercheurs d’Inria décident de créer leur propre entreprise en vue de valoriser leurs travaux, de sortir une technologie du laboratoire pour en faire un produit ou un service. Ces dernières années, le phénomène s’est accéléré. Il y a un an, l’institut s’est d’ailleurs doté d’un Startup Studio afin d’organiser un support plus systématique aux projets en cours de maturation. Le contrat d’objectifs et de performances signé entre l’Etat et Inria ambitionne de parvenir à 100 projets de créations d’entreprises technologiques accompagnés par an, au niveau national, à l’horizon 2023. Le hackAtech qui se déroulera l’automne prochain à Rennes s’inscrit dans ce cadre.

Le principe ? “Constituer une quinzaine d’équipes composées chacune de cinq à huit participants autour d’un projet d’entreprise ‘DeepTech’ utilisant une technologie numérique fortement innovante issue d’Inria. Pendant 54 heures, ces équipes vont élaborer leur projet, développer un démonstrateur et esquisser un business plan, puis présenter leur travail devant un jury,” explique Antoine Le Graët, coordinateur de l’événement.

À la clé pour les lauréats : un ticket d’entrée dans le Startup Studio d’Inria. “Cet accompagnement peut comprendre six à douze mois de salaire pour le porteur de projet et son éventuel associé.” BPI France, la SATT Ouest Valorisation, Rennes Métropole et le Pool (fusion de Rennes Atalante et de la French Tech Rennes) soutiennent l’initiative. “Ces acteurs seront invités à accompagner les projets qui pourraient connaître une suite après le hackAtech. Par ailleurs, des prix par catégories sont envisagés : meilleur impact sociétal ou environnemental par exemple.

 

Fibre business

©Inria / Photo Sébastien Jarry

À qui s’adresse l’événement ? “D’abord aux jeunes scientifiques issus des centres Inria partout en France : doctorants, post-doctorants, ingénieurs, chercheurs… Ils constituent notre cœur de cible. Mais nous allons également élargir aux universités et écoles d’ingénieurs pour avoir un vivier de profils complémentaires.”  Profils scientifiques ? “Pas uniquement. Nous nous adressons aussi aux écoles de commerce et universités dans le but d’intéresser des étudiants et alumnis ayant plutôt la fibre business. Les équipes engagées dans le hackAtech comporteront ces deux dimensions.

En amont de l’événement, les organisateurs vont commencer à recevoir les candidatures des porteurs de projets. “Nous effectuons un travail préparatoire, d’une part pour qualifier les projets, mais aussi pour identifier les technologies suffisamment matures qu’Inria pourra apporter aux participants dans des domaines aussi variés que l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle ou bien encore la robotique. Ces logiciels innovants font par ailleurs l’objet d’une fiche d’information détaillant à la fois l’intérêt de la solution, les cas d’usages potentiels, les spécificités techniques…

Le jour J, tout commencera par la constitution des équipes. “Les porteurs de projets seront invités à présenter succinctement leur idée d’entreprise et la technologie impliquée. À partir de là, les autres participants pourront venir se greffer pour apporter les compétences complémentaires dont ces projets auraient besoin. Tout au long de l’événement, les équipes seront guidées à la fois par des experts scientifiques et des coachs en innovation. Ces derniers auront pour rôle de questionner le modèle économique, l’accès au marché, etc.

 

Ouvert aux industriels

Inria prévoit aussi d’impliquer l’éco-système régional. “Un industriel ayant identifié une problématique en interne pourra l’apporter afin de constituer une équipe chargée de travailler sur le développement d’une solution. Par exemple, durant le premier hackAtech, il y a un an, à Lille, Decathlon et OVH ont proposé cinq projets à eux deux ! Pour l’enseigne de sport, les équipes ont développé ainsi une solution autour de la personnalisation des programmes d’entraînement basée sur les données clients. Pour l’hébergeur internet, elles ont travaillé sur l’économie d’énergie dans les data-centers. Pour le hackAtech de Rennes, nous allons faire la même chose. Des discussions commencent avec les grands groupes de la région qui pourraient être intéressés. Mais les industriels peuvent aussi nous contacter directement s’ils souhaitent présenter un projet.

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