Epilogue

Quelques jours après mon retour, la tête sortie du guidon, je passe en revue ce qui s’est passé ces dernières semaines… Dans la suite, je reviens brièvement sur la genèse du projet et les motivations qui m’ont animé. Ensuite, suite à de nombreuses demandes, je tente de résumer les interactions lors des visites dans les différents centres Inria, avant de remercier les nombreuses personnes qui m’ont soutenu dans cette aventure.

Peter Sturm, 12 juillet 2019.

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Genèse | Motivations/messages | Retours/interactions | Contentements, regrets | Remerciements (et excuses) | Divers

Genèse.

L’idée de faire un tour de la France en vélo pour « parler environnement » me vient quasiment de nulle part… en faisant du vélo en famille un weekend à la mi-mars 😉 Au début, ça m’amuse plutôt de penser à un truc pareil – je ne suis pas du tout entraîné pour ça (ma seule activité sportive est une heure de yoga par semaine et 3 ou 4 petites sorties de vélo par an). Aussi, c’est sûr, je n’aurai pas le temps pour cela, trop de boulot…

Puis, l’idée ne me laisse pas tranquille – c’est peut-être une manière originale d’échanger sur les enjeux et sur le rôle des chercheurs et de l’Inria en particulier ? J’avoue que le côté aventure me titille aussi un peu. Après deux semaines de rumination, je fais une estimation des distances à parcourir, du temps que ça prendrait – 7 semaines quand même… J’en discute avec ma famille, qui accueille l’idée de manière enthousiaste ! Avant de me décider complètement, je m’impose un stress-test minimal début avril : parcourir 80km, y compris 800 mètres de dénivelé. Si j’arrive à boucler ça sans trop m’épuiser, j’y vais, sinon je renonce. Le résultat est positif ! Je parle du projet avec quelques collègues pour voir ce qu’ils en pensent ; tout le monde trouve ça super… Au final, la décision est prise à la mi-avril de tenter le coup !

De la mi-avril au 1er mai, on a des vacances de prévu depuis longue date – la veille du départ j’explique mon projet à Jean-Frédéric Gerbeau (Directeur Général Délégué à la Science de l’Inria), qui est évidemment surpris mais l’aime bien. Il me demande si j’ai une stratégie d’organisation et de communication. Je n’ai pas le temps d’en mettre en place une, mon idée est plus simple : je fais mon tour en vélo, je rends visite aux centres Inria, a minima j’y fais un exposé sur les enjeux environnementaux. Pour tout le reste, je fais confiance à l’intelligence collective et aux bonnes volontés des collègues, qui vont organiser des rencontres ou animations autour de mes visites, qui auront peut-être envie de communiquer dessus, etc.

Pendant mes vacances j’établis un planning pour le parcours (un petit casse-tête chinois ;-)) puis je le propose aux directions des centres Inria, qui à leur tour ont dû être bien surprises 😉

Au retour des vacances, il me reste exactement deux semaines pour tout préparer : mettre en forme le vélo, échanger avec tout le monde sur les détails organisationnels, planifier les premières étapes, préparer un exposé, etc. Ça passe tellement vite que le jour du départ, quand on est tous sur le parking à l’Inria de Grenoble, j’ai l’impression de me réveiller d’un rêve bizarre mais sympa et excitant, pour constater qu’il se réalise tel quel… C’est vraiment parti quoi, c’est dingue…

Le parcours
est amplement documenté sur mon blog.

Motivations, « messages ».

Les motivations générales pour ce tour sont décrites ici. Dans la suite, je voudrais résumer brièvement des « messages » que j’ai tenté de transmettre à travers l’exposé que je faisais dans les centres Inria. Les transparents de l’exposé peuvent être téléchargés ici. Une vidéo de ma dernière intervention, à Grenoble, est en cours de montage et devrait être bientôt disponible.

De manière générale, j’ai tenté d’ouvrir des espaces de discussion et de réflexion. L’angle de vue adopté a été de présenter des blocages qui empêchent ou rendent difficiles l’action face aux divers enjeux environnementaux. D’un côté je crois que cela constitue une incitation à la réflexion sur les enjeux, incitation qui est complémentaire à la présentation des enjeux eux-mêmes, des connaissances scientifiques sur ces enjeux. De l’autre, je pense que des actions sont d’autant plus efficaces si on les mène tout en connaissant ce qui peut les freiner. Les blocages sont nombreux et divers. J’ai mis l’accent sur des raisons biologiques, cognitives et psychologiques qui peuvent rendre difficiles la perception des problèmes environnementaux, le changement des habitudes et donc aussi le passage à l’action. Ces freins qui jouent au niveau des individus et des groupes, facilitent l’effet de blocages plus structurels et importants, tels des blocages institutionnels (politiques, économiques, sociaux) ou encore l’effet de campagnes de désinformation. Parmi les « messages » que j’ai mis en avant :

  • La « résolution » des enjeux environnementaux n’est pas qu’un problème technologique ou scientifique, mais bien un problème politique et social. En particulier, je suis convaincu qu’une « solution » que je considère désirable (démocratique, respectant la dignité humaine, …) des enjeux nécessite une diminution drastique des inégalités sociales (au sein des pays et globalement). Pour moi, aborder cela nécessite de se poser des questions profondes sur ses valeurs.

  • Des solutions technologiques sont importantes mais ne suffisent pas et empirent parfois la situation. Par exemple, des gains en efficacité énergétique ont souvent des effets induits ou de rebond qui annihilent les gains espérés initialement. Outre les effets technologiques, il convient de prendre en compte également des « effets sociaux », tels des impacts de technologies sur des populations, en terme de perte de savoirs, savoirs-faire, lien social, etc. Tout cela n’est pas pour dire que « la technologie » est mauvaise, mais qu’il me semble important que les scientifiques et ingénieurs qui la développent, tentent de prendre du recul sur ses effets potentiels. En particulier, même s’il est en général difficile de faire des prédictions, il conviendrait de se poser la question ce qui pourrait se passer si une nouvelle technologie était réellement déployée à très grande échelle. Faisabilité en terme des ressources nécessaires ? Création de quelles dépendances (il est extrêmement difficile de sortir d’une technologie, une fois qu’elle a créé de nouvelles habitudes et services) ? Etc.

  • Les enjeux environnementaux sont nombreux (il n’y a pas que le réchauffement climatique) et interconnectés. Des approches de type « une solution pour un problème » sont donc susceptibles d’avoir une portée limitée, voire d’empirer d’autres problèmes que celui visé. Il convient donc d’essayer d’adopter une vision holistique, par exemple en couplant le social et l’environnemental plutôt qu’en les traitant séparément.

J’ai parlé de pleins d’autres choses également, à voir sur la vidéo bientôt 😉 Puis, il y a encore beaucoup plus de sujets dont je n’ai pas pu parler (fallait faire des choix) et mon exposé avait inévitablement des angles morts. J’étais d’autant plus content que les collègues n’ont pas manqué d’en relever lors de nos discussions 😉 Voir la suite.

Retours, interactions.

Deux ou trois collègues ont soulevé à juste titre que les biais cognitifs et psychologiques dont je parlais peuvent aussi agir « dans l’autre sens », en tant que catalyseurs d’unions entre personnes et d’actions. Je leur remercie pour ces remarques, et effectivement les références que je donne au début de l’exposé (voir les transparents), développent bien cet aspect également, en discutant par exemple des stratégies de communication ou en proposant des imaginaires compatibles avec une meilleure préservation de la « nature ».

Beaucoup de gens ont demandé « Alors, que peut-on faire au sein de l’Inria ? ». Je pense que la réponse est multiple. Cela concerne évidemment la recherche scientifique et le fonctionnement de l’institut (impact écologique de ses activités), mais aussi des questions de formation, médiation, expertise, transfert. En ce qui concerne la recherche scientifique, on peut penser aux sujets que nous abordons, mais également au fonctionnement de la recherche (questions pratiques telles sur les conférences présentielles, questions structurelles sur le financement de la recherche par exemple) et de l’évaluation (de recherches/profils multi-disciplinaires).

Ces questions sont actuellement étudiées par un groupe de réflexion, voir ici, et qui devrait présenter ses recommandations dans quelques semaines.

En ce qui concerne le fonctionnement de l’institut (mais pas que), on a pu observer une belle dynamique ces derniers mois, ce qui s’est manifesté entre autres par des discussions sur le réseau social de l’institut et la création ou la ré-activation de commissions locales développement durable dans l’ensemble des centres ! Dans plusieurs centres, des réunions de ces commissions ont été organisées à l’occasion de ma venue (merci !). J’en parle dans mon blog : j’ai été touché par l’engagement des collègues. Il existe déjà beaucoup d’initiatives et des idées pour faire plus : plans de déplacement d’entreprise, potagers partagés, tri et gestion des déchets, actions de sensibilisation aux « bonnes pratiques » (impression, gobelets, éclairage, …), achats, fournisseurs, restauration, isolation, mise en place d’un bilan carbone, etc.etc. L’une des recommandations du groupe de réflexion mentionné ci-dessus est la création d’une cellule nationale, ce qui pourrait faciliter le partage des idées, outils, expériences.

Lors des discussions après mon exposé, on m’a demandé deux ou trois fois si les éco-gestes individuels étaient finalement utiles ou pas. C’est un bon exemple de question qui n’a pas de réponse binaire, noire ou blanche, mais « grise »… D’abord, en terme d’impact direct, chaque petit geste a effectivement un petit impact et même s’il est infime, il vaut mieux faire le geste que ne pas le faire. Ceci dit, dans certains cas il peut être compliqué de savoir quoi faire (entre imprimer un texte ou le lire sur écran, ce qui est préférable dépend entre autres de combien de fois on va le lire), mais il est possible de se renseigner. Ensuite, l’impact symbolique (donner l’exemple, inciter d’autres personnes) peut être plus important que celui direct. Aussi, commencer par des petits gestes peut rendre plus facile de faire des « grands gestes », parce qu’on devient plus informé et qu’on développe l’habitude de faire des choses. Mais il est bien connu que c’est souvent le contraire qui se produit, que les petits gestes donnent suffisamment de bonne conscience pour ne pas aller plus loin… Voilà, pas de réponse binaire donc mais plutôt une incitation à la réflexion…

Une autre question m’a été posée deux fois je crois, avec l’expectation d’une réponse binaire également : est-ce qu’on peut encore travailler sur tel sujet de recherche ou bien, tel sujet est-il « bon » ou « mauvais » (je simplifie…) ? Cette question peut ouvrir un débat sur la philosophie des sciences et sur l’éthique, débat pour lequel je ne suis pas encore très bien armé à vrai dire. Ce dont je suis convaincu par contre, c’est que l’attitude « la science / technique est neutre, le/la scientifique n’a pas à se poser de questions sur l’emploi de la technique » n’est pas défendable… Jacques Ellul disait que la technique n’est en soi ni négative, ni positive, ni neutre, mais ambivalente…

En tout cas, j’étais content que cette question ait été posée, je trouve qu’elle témoigne d’un souci de réfléchir au métier de chercheur, à ses sujets de recherche. Elle devrait être abordée au sein des communautés scientifiques concernées mais bien sûr également, et surtout, au sein de la société entière, via des processus de démocratie et science dites participatives.

Dans une discussion individuelle j’ai été confronté à la réflexion suivante. Un rapport ou émission télé avait indiqué que l’acte individuel le plus nocif pour l’environnement, du moins en terme de bilan carbone, serait de faire un enfant (qui du coup émettra beaucoup du CO2 pendant toute sa vie)… La réaction du chercheur qui m’a parlé de cela était de dire « Du coup, ils veulent qu’on ne fasse plus d’enfants ? ». Le chercheur, malgré une excellente maîtrise par exemple de la théorie des probabilités (qui enseigne en quelque sorte que tout n’est pas binaire mais qu’on peut avoir une infinité de solutions à un problème), a implicitement proposé une réaction binaire (situation actuelle versus une situation zéro enfants), ce qui m’a surpris au départ. Au final il s’agissait, du moins c’est ce que je pense, plutôt du rejet instinctif de ce qui était perçu comme une menace de valeurs morales, que du fruit d’une réflexion. Le chercheur en question a par ailleurs, plus tard, relativisé sa position.

La question générale sous-jacente de la démographie a été posée plusieurs fois lors des discussions qu’on a eues dans différents centres Inria. A juste titre, on m’a fait remarquer que je ne l’avais pas abordée dans mon exposé. J’avais prévu de le faire mais il fallait faire des choix pour tenir dans un temps raisonnable. Ici, je veux juste faire quelques simples remarques, qui visent à préciser la question. Par exemple, on m’a parlé d’« explosion démographique », terme à utiliser avec précaution. L’« explosion » démographique semble plutôt être derrière nous, bien qu’évidemment la population mondiale soit amenée à continuer à croître (mais moins fortement que par le passé), voir par exemple https://blogs.worldbank.org/fr/opendata/la-population-mondiale-de-demain-en-quatre-graphiques. Souvent, en occident, on associe le « problème démographique » implicitement aux seuls continents africain et asiatique. Cela est probablement justifié si on parle du nombre d’individus. Si l’on prend en compte l’empreinte écologique des individus, la question se complexifie considérablement (c’est le moins qu’on puisse dire) et concerne du coup également les pays occidentaux ; nous revenons à la remarque faite par le chercheur ci-dessus… Il me semble qu’il y a des possibilités qui se situent entre ne pas aborder la question et adopter une posture suggérant que la seule alternative serait de ne plus faire des enfants, posture visant en effet à ne pas aborder la question non plus… Je me rappelle de ma tendre jeunesse que la diminution de la population de l’Allemagne dans les années 1970-1980 y a été vécue comme un drame et qu’il fallait à tout prix retourner vers une croissance continue de la population… Cette question est compliquée parce qu’elle concerne tout un ensemble de considérations : culturelles, religieuses, morales, économiques, la notion de travail, considérations environnementales, … Par exemple, en Allemagne à l’époque, outre le spectre d’un déclin de la nation…, se posait déjà la question de la pyramide des âges – par exemple « qui va payer les retraites ? ». Cette question reste depuis lors sur le devant de la scène, en Allemagne mais évidemment aussi en France et ailleurs. Elle est compliquée en elle-même, car cela concerne des aspects « financiers », économiques, de répartition des richesses, de productivité, de santé, etc.

Bref, si on commence à tirer le fil, la question démographique mène très loin. Je me satisfais ici de n’en gratter que la surface, de montrer, je l’espère, qu’un traitement serein de cela nécessite de prendre en considération de nombreux facteurs et qu’il est insuffisant voire très problématique de pointer la seule évolution démographique de l’Afrique ou de parties de l’Asie.

Toujours en lien avec cela, la discussion avec des collègues s’est parfois orientée vers des questions de débat démocratique. Par exemple, comment débattre de la politique de natalité d’un pays (la France par exemple a une politique favorisant 3 enfants par foyer) ? Mon avis est qu’il serait bien d’avoir des outils permettant de mener de tels débats fondamentaux en dehors de la sphère de la politique partisane. Les conférences ou conventions citoyennes (voir par exemple le livre « L’humanitude au pouvoir : comment les citoyens peuvent décider du bien commun » de Jacques Testard) me semblent être un outil adapté à cela. Brièvement : on tire au sort des citoyens qui élucideront une question donnée. L’expérience montre que si on leur donne suffisamment de temps et de moyens et surtout, si on leur fait confiance, des gens qui au départ s’étaient dits illégitimes, montent en compétence, mettent de côté leurs a priori, débattent, proposent des avis prenant en compte le spectre complet des aspects ayant trait à la question posée. Parmi les moyens nécessaires, il faut donc du temps (par exemple, plusieurs réunions espacées de suffisamment de temps pour permettre la documentation et la réflexion) et la possibilité de consulter des experts et partisans de tous bords. De telles conférences citoyennes peuvent intervenir de différentes manières. On peut s’imaginer de déléguer la décision sur une question à une conférence citoyenne ou de lui donner un mandat d’évaluation d’actions du gouvernement. La ou les positions développées par une conférence citoyenne peuvent également servir à alimenter/éclairer un débat en assemblée nationale ou constituer une sorte de phase d’instruction d’un référendum, dont la qualité s’en trouverait augmentée. Comme pour d’autres sujets, cette petite discussion ne fait qu’effleurer une question profonde, ici celle de la démocratie.

De nombreux autres sujets ont été soulevés par les collègues lors de mes visites (monnaies complémentaires, monde du travail, anthropocentrisme de l’écologie, …), j’ai essayé ci-dessus de décrire ceux qui l’ont été de manière récurrente.

Je vous remercie sincèrement des discussions qu’on a eues et du fait qu’on a pu les avoir dans une ambiance que j’ai trouvée apaisée et constructive.

Je pense que ce que j’ai exposé a néanmoins pu produire un sentiment de malaise chez certains, voire de déception, puisque j’ai plutôt pointé des problèmes que des solutions. Cela a été intentionnel à vrai dire. Mon impression est que si l’on parle « trop tôt » de solutions, on peut avoir tendance à rentrer dans des discussions pratico-pratiques de détails, de pourcentages, de mesurettes, et perdre rapidement de vue la globalité des problèmes. Je ne me sentais pas en mesure d’effectuer un tour de force consistant à illustrer la complexité des problèmes (environnemental, politique, social) et des liens entre eux ET à exposer ne serait ce que les bases d’une solution à tout cela. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.

Contentements, regrets.

Au final, je suis extrêmement heureux de cette expérience de quelques semaines. Le plus important pour moi était de toucher des gens et les nombreux témoignages qu’on m’a faits indiquent que cela s’est produit. Si j’ai donc pu contribuer à nourrir la réflexion sur les enjeux environnementaux et ceux liés, je suis content. J’ai en tout cas appris beaucoup de choses en interagissant avec les gens rencontrés lors de ce périple.

Je suis content que pour la première fois j’ai parlé devant un public de considérations environnementales, politiques et sociales. Je n’exagère pas quand je dis que pour moi c’était une sorte de baptême en tant que citoyen.

Autre source de contentement : le fait que je me sois pris le temps pour mener cette action (sinon, j’ai trop souvent tendance à ne pas faire certaines choses par un manque supposé de temps, qui au fond est surtout une question de priorités).

J’ai aussi quelques regrets, même s’ils ne mettent pas en question le ressentiment global extrêmement positif. En particulier, avant de partir je m’imaginais avoir du temps en soirée pour rédiger régulièrement des billets correspondant aux sujets abordés dans mes exposés, à mettre sur le blog. Au final, je n’ai pas eu l’énergie nécessaire, les journées s’avéraient être trop chargées. Aussi, avec plus de temps pour la préparation, j’aurais certainement pu enrichir le parcours avec par exemple des visites d’initiatives locales desquelles j’aurais pu raconter. Si jamais il y a une prochaine fois, j’essayerai de faire mieux 😉

Remerciements (et excuses).

Tout d’abord, je tenais à m’excuser d’avoir mis des collègues devant le fait accompli de mon périple et ce, dans des délais très courts. En particulier, j’ai informé les directions des centres Inria de l’intention de passer voir les centres à des dates plus ou moins figées (à un jour près au mieux). Ce n’était pas sympa de ma part, mais vu le caractère improvisé de ma démarche (voir plus haut), il était difficile de faire autrement. Mais après tout, il faut être agile à l’Inria 😉

Plus sérieusement, je vous suis d’autant plus reconnaissant de m’avoir très bien accueilli, de m’avoir soutenu dans ma démarche !

Mes principaux remerciements s’adressent à mon épouse et à ma fille, qui m’ont encouragé dans ma démarche, m’ont fait confiance et m’ont laissé partir sept semaines de la maison !! Je suis réellement gâté !

Ensuite, toute mon équipe a été derrière moi. Merci particulièrement à Marie-Anne Dauphin-Rizzi pour tout le travail organisationnel, son enthousiasme et ses encouragements constants. Comme toujours, Emmanuel Prados m’a été de bon conseil et de manière générale, je ne serai pas là où je suis aujourd’hui sans lui. Merci à Guillaume Mandil pour avoir inspecté et équipé mon vélo !

Un énorme merci à tous les collègues du centre Inria de Grenoble pour leurs messages de soutien et pour avoir été là pour m’expédier le 15 mai puis me recevoir le 4 juillet. Merci aux « filles de la Com », Pauline Tardy-Galliard, Sophie Azzaro et Florence Polge-Cohen pour leur réactivité et travail et à Nathalie Gillot, Myriam Etienne, Cathy Rapin, Laurence Boissieux, Sabine Coquillart, Abdel Ennaciri et Alain Kersaudy pour la fête du retour !! Un remerciement chaleureux à Gérard Finet, pour son amitié et son soutien depuis la première minute. Merci à Patrick Gros et Jean-Bernard Stefani pour leur soutien ! Et un grand merci à l’équipe de https://www.situ8ed.com/ pour m’avoir prêté un smartphone pour toute la durée du périple.

Je voudrais remercier Jean-Frédéric Gerbeau, Directeur Général Délégué à la Science de l’Inria, pour avoir soutenu mon projet et pour ton geste lors des Journées Scientifiques quand tu m’as mis sur haut-parleur dans l’amphi ! Merci à la Direction Générale de l’Inria pour avoir bien reçu mon projet et pour avoir très bien reçu ma personne lors de mon passage à Rocquencourt.

J’ai été accueilli dans une excellente ambiance dans les différents centres Inria – merci à tous les directeurs, délégués scientifiques et adjoints des centres, ainsi qu’à tous les autres collègues, pour l’organisation de mes visites. Merci en particulier aux collègues suivants avec qui j’ai été en contact pour l’organisation de mes visites (toutes mes excuses si j’oublie des collègues, ce qui est plus que probable…) :

  • à Sophia-Antipolis : Pierre Alliez, Fabien Gandon, David Simplot, Agnès Cortell et Anne Schneider pour avoir organisé ma visite. Toute la commission locale développement durable pour la réunion qu’on a eue ensemble. Sara Alouf pour les photos. L’association VéloSophia pour leur présence et le gilet jaune qui m’a été offert.
  • à Montpellier : Antoine Rousseau pour l’organisation de la visite et pour toutes les autres choses que tu as faites pour moi ! Patrick Valduriez pour avoir prêté un vélo à mon épouse.
  • à Bordeaux : Nicolas Roussel, Caroline Pothier, Marine Guinle, Juliette Chabassier, Nic Volanschi et toute la commission développement durable pour l’organisation de la visite. Nic Volanschi pour l’atelier vélo. Aude Lannes pour les photos et Caroline Pothier pour l’interview filmée.
  • à Rennes : Stéphane Ubéda, Ludovic Mé et Nathalie Lacaux pour l’organisation de la visite (et un clin d’œil particulier à Ludo pour ses encouragements continus et pleins d’humour pendant le périple !). Toute la commission développement durable pour la réunion organisée autour de ma visite. Benjamin Ninassi et Marie Chevallier pour le goûter avant d’arriver à Rennes 😉
  • à Saclay : Jean-Yves Berthou, Dominique Chapelle et Magalie Quet pour l’organisation de la visite. Magalie Quet pour les photos.
  • à Rocquencourt : Gaëlle Dorkeld pour l’organisation de la visite. Gilles Scagnelli pour les photos. Virginie pour les gâteaux 😉
  • à Paris : Eric Fleury, Anne Canteaut, Mauricio Díaz et toute la commission développement durable pour l’organisation de ma visite. La commission DD pour la réunion qu’on a eue ensemble. Juliette Dunglas pour les photos.
  • à Lille : Isabelle Herlin, Christophe Biernacki et Philippe Preux pour l’organisation de ma visite. Tous les collègues qui ont fait des exposés de leurs travaux lors du séminaire organisé autour de ma visite. Kevin Marquet pour les transparents sur l’impact du numérique sur l’environnement que j’ai présentés devant des professeurs de lycée en formation.
  • à Nancy : Stephan Merz pour l’organisation de ma visite. La commission DD pour la réunion qu’on a eue ensemble et la visite du potager partagé. Sabrina Verdenal pour les photos.
  • à Lyon : Eric Tannier pour l’organisation de ma visite et pour avoir invité une journaliste du Progrès pour une interview.

Durant mon périple j’ai été logé gratuitement pour près de la moitié des nuitées, merci à Isabelle et Vincent (je ne connais pas leur nom de famille), Pierre Alliez et sa famille, Pascal Guitton et Hélène Sauzéon, Jean-Paul et Denise Hédrich, Diana Mateus et sa famille, Patricia Bournai et Bruno, Jacques Sainte-Marie et sa famille, Mauricio Díaz et sa famille, Philippe et Ariane Marquet, Paul Zimmermann et sa famille, Stephan Merz et sa famille, Serge Fenet et Christine Solnon, Christophe Boisseau et sa famille ! Et merci à Christine Azevedo Coste, Antoine Rousseau, Lionel Eyraud-Dubois, Nic Volanschi, Christine Morin, Thibault Cimic et Alain Dutech pour les offres de logement en doublon que je n’ai pas pu accepter du coup !

Plusieurs personnes m’ont accompagné pendant mon périple, pour le kilomètre symbolique jusqu’à plusieurs journées. Des mentions spéciales pour Jacques Sainte-Marie, qui a fait les 400km de Rennes à Paris avec moi et pour Pascal Guitton pour ses road-books précieux et tout le reste de ce qu’ils ont fait pour moi. Merci à Nic Volanschi, Benjamin Lux, Paul Zimmerman, Stephan Merz, Sophie Quinton, Serge Fenet, Marie-Anne Dauphin-Rizzi, Michela Bevione, Mathilde du Plessix, Régis Perrier et François-Rémi Mazy de m’avoir accompagné pendant au moins une journée entière chacun. Puis tous les autres collègues qui m’ont accompagné sur un bout de route (désolé, je n’ai pas retenu les noms de tout le monde) : Denis, Joachim, Maureen, Nathalie B., Guillermo, Nicolas, Hakim, Thierry, Quentin, Alain C., Claude, Joseph, Bruno, Philippe M., Philippe P., Pascal, Juliette, Franck, Matthieu, Nathalie R., Eric, Guillaume, Anthony, Manu, Christophe, Caroline, Jean-Yves, Cécile, Florence, Annie, Nicolas, Alain K., Alain G., Diana, …

Merci aussi à Pascal et Bernard+Stephan pour avoir remis mon vélo en forme à Bordeaux et Nancy respectivement !

Je suis plus que reconnaissant à toutes les personnes qui sont venues m’écouter et échanger avec moi et surtout, entre elles. Ça a été très enrichissant pour moi et j’espère pour vous aussi. J’ai ressenti une réelle pré-occupation face aux enjeux environnementaux, politiques et sociaux et une forte motivation d’agir. Si j’ai pu contribuer un peu à cela, alors mon objectif a été rempli.

Après mon départ, mon équipe a mis en place une cagnotte pour soutenir financièrement le projet et je remercie très sincèrement tous les contributeurs, j’ai été très touché par votre générosité : Pierre Alliez, Mariama Anar-Akdim, Soraya Arias, Françoise Berthoud, Christophe Boisseau, Sylvie Boyer, Christophe Braillon, Maurice Brémond, Didier Chassignol, Sylvain Chevillard, Diane Courtiol, Jean-Yves Courtonne, Jean-francois Cuniberto, Marie-Anne Dauphin, Guillaume Delorme, Jean-Baptiste Durand, Myriam Etienne, Jérôme Euzenat, Laurence Farhi, Serge Fenet, Gérard Finet, Valérie François, Alain Girault, Pascal Guitton, Stéphane Huot, Nicolas Jahier, Alain Kersaudy, Christine Krebs, Hélène Leman, Claudie Marchand, Kevin Marquet, Valérie Martinez, Steven Masnada, Radu Mateescu, Sabine Maury, Martine Olivi, Régis Perrier, Roger Pissard-Gibollet, Marion Ponsot, Béa Pouchot, Emmanuel Prados, Sophie Quinton, Catherine Rapin, Stephane Ribas, Cécile Roisin, Benoit Rospars, Fanny Rossetti, Antoine Rousseau, Marie-France Sagot, François Sillion, Mélina Skouras, Eric Tannier, ainsi que quelques donateurs anonymes.

Et finalement, un énorme merci à tout le monde qui m’a envoyé des messages avant, pendant ou après ce tour ou qui m’a suivi (voire liké ;-)) sur le blog. En fait, même si j’ai fait les trois quarts de ce périple en solo, je n’ai jamais eu le sentiment de voyager seul…

Divers.

Quelques questions récurrentes qu’on m’a posées sont abordées dans la FAQ (congés, équipement, conception du parcours etc.). Ci-dessous des réponses à d’autres questions reçues en cours de route. Certaines concernent des chiffres (personnellement, les chiffres et stats m’importent peu, mais comme je sais que ça intéresse les gens, je les donne quand même) :

  • Combien de crevaisons ou autres problèmes techniques ? Zéro ! Eh oui 😉

  • Des problèmes physiques, crampes, mal au dos, mal au cou, etc. ? Nada…, le seul problème, mais qui est pratiquement inévitable, était d’avoir souvent mal au postérieur 😉 (mais ça s’améliorait pas mal avec la durée) !

  • L’absence de problèmes physiques ne vient pas de nulle part… :

    • Tous les soirs, je faisais une série d’étirements. Il s’agissait en fait d’exercices accompagnant des thérapies de Shiatsu (mon épouse est praticienne de cette branche de la médecine traditionnelle japonaise), qui, en plus d’étirer, constituent un travail énergétique agissant sur tous les méridiens principaux.

    • Généralement, j’avais adopté une philosophie très simple : arriver chaque soir à destination et cela, en bon état 😉 Ce qui impliquait de ne jamais forcer, sauf parfois quand le vent ou les pentes ne me laissaient pas le choix… En gros, dès que je sentais le cardio monter ou que je commençais à perdre le souffle, je ralentissais, et c’est tout (fini l’époque des 20 ans où on trouve toujours des réserves pour forcer…).

    • Ma (petite) pratique de yoga m’a également aidé, en particulier le travail respiratoire qu’elle implique et la capacité à relâcher dans l’effort qu’elle promeut. Aussi, je sais écouter mon corps et dès que je sentais une tension quelque part, un petit ajustement de position ou de respiration et c’était bon…

  • Poids des bagages : je n’ai pas fait de pesée avant le départ, mais après le retour. Donc, 20kg de bagages (auxquels il faut rajouter 2 à 3 litres d’eau embarqués chaque jour). Après coup, j’ai vu que j’aurais pu faire avec quelques kilos de moins, mais pas trop (j’avais besoin d’un ordi par ex.).

  • Distance totale et distance moyenne par jour : environ 3500km au total (le tracking automatique visible sur le blog sous-estime un peu la vraie distance), donc à peu de choses près 100km par jour. C’est un très petit pas pour le cyclisme, un grand pas pour moi 😉

  • Dénivelé positif total : pas mesuré, mais selon le planning initial, probablement un peu plus de 15000 mètres.

  • Consommation de carburant : entre deux et trois litres d’eau pour 100km et un café, un diabolo menthe et une bière par jour.

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