Le Haut Conseil à l’Égalité définit le langage égalitaire (ou non sexiste, ou inclusif), comme « l’ensemble des attentions discursives, c’est-à-dire lexicales, syntaxiques et graphiques qui permettent d’assurer une égalité de représentations des individus ».
Un atelier de sensibilisation d’une heure sur les enjeux de la communication égalitaire et des pistes concrètes pour y parvenir a été organisé le 28 février 2023 au centre Inria de l’Université de Bordeaux. L’animatrice était Ninon Junca, chargée du projet européen H2020 RESET (Redesigning Equality and Scientific Excellence Together) à l’Université de Bordeaux.
À l’occasion de cet évènement, le groupe de travail parité-égalité a édité des marque-pages listant les bonnes pratiques recommandées par RESET.
En 2024, il a été décidé de promouvoir encore davantage ces efforts en distribuant à chaque nouveau et nouvelle arrivante du centre le marque-page avec les bonnes pratiques, afin de sensibiliser le plus grand nombre aux usages d’une langue française moins excluante.
Les recommandations sont les suivantes :
- Féminiser et accorder systématiquement les titres, fonctions, grades. Par exemple « un vice-doyen, une vice doyenne ».
- Bannir les expressions sexistes telles que « l’Homme » pour « l’humanité », ou « le chef de famille ».
- Utiliser les formes féminisées comme « maîtresse de conférence », « autrice », « chercheuse », « professeuse ».
- Utiliser la double flexion par ordre alphabétique. Par exemple « les étudiantes et les étudiants ».
- Favoriser les noms collectifs et les expressions génériques : « le corps professoral », « la direction ».
- Favoriser les termes épicènes, c’est-à-dire neutres en genre, comme « les scientifiques », ou « les spécialistes ».
- Préférer la forme passive à la forme active lorsque la mention du sujet à la forme active n’est pas informative. Par exemple « Ce projet a été mené à bien », au lieu de « Ils ont mené à bien ce projet ».
- Respecter l’ordre alphabétique lors d’une énumération comme dans « les lycéennes et les lycéens ».
La question de l’accord des adjectifs est souvent une difficulté relevée par les personnes souhaitant communiquer de façon égalitaire. L’accord de proximité est une solution : « les candidates et les candidats concernés », « les chercheurs et les chercheuses sélectionnées ». Il a été utilisé très largement jusqu’au XVIIe siècle, et a été enseigné dans l’Éducation nationale jusque dans les années 1930. Encouragé par le Haut Conseil à l’Égalité, cet accord fait son retour dans la langue française et solutionne la construction de phrases plus inclusives. Il permet notamment d’écrire « Les chercheurs et chercheuses sont satisfaites. Elles ont publié leur article dans un journal de qualité. ».