Le projet Live-It explore le potentiel de la réalité augmentée pour mieux communiquer sur les troubles du spectre schizophrénique. Le principal public visé est celui des étudiant·e·s en santé mentale.
Live-It est un projet collaboratif entre l’Inria (équipe Bivwac) et l’Université de Bordeaux (LabPsy, équipe RAHP).
Photo : Une étudiante en train de tester le dispositif Live-It. Elle doit réaliser une tâche sur un ordinateur virtuel (des devoirs) pendant qu’elle expérimente des symptômes de la schizophrénie.
La schizophrénie est un trouble mental sévère et chronique se traduisant le plus souvent par des hallucinations, une déréalisation, des idées délirantes. Selon l’OMS, elle constitue la 8e cause d’incapacité chez les 15-44 ans, devant plusieurs affections médicales majeures, comme le cancer ou l’asthme. La stigmatisation est l’un des principaux déterminants de ce handicap dit psychique, notamment par de la restriction de participation liée à la discrimination, et représente un enjeu mondial de santé publique. Les professionnels de santé mentale sont au cœur de cette problématique, notamment parce qu’ils constituent la principale source de stigmatisation rapportées par les personnes ayant une schizophrénie et leurs familles. Une étude récente montre en outre que la stigmatisation des maladies psychiatriques est déjà présente chez les étudiants. L’amélioration de la formation des futurs professionnels est donc au cœur de la problématique de déstigmatisation des pratiques en santé mentale.
Pour répondre à cette problématique, nous souhaitons utiliser le potentiel d’expériences en réalité augmentée (RA) immersive à base de casque (e.g. HoloLens), d’écouteurs audio, et potentiellement d’effecteurs vibrotactiles additionnels, durant lesquelles l’utilisateur pourra expérimenter divers symptômes de la schizophrénie au travers de distorsions numériques du monde physique. Nous souhaitons également “rendre visible” à des participants extérieurs les stimulations qu’est en train d’expérimenter l’utilisateur. Ainsi, ils pourraient se rendre compte des modifications comportementales de l’utilisateur pour qui l’expérience semble réelle.
Photo : Une étudiante en train de tester le dispositif Live-It. Elle est équipée d’un casque de réalité augmentée ainsi que d’un clavier bluetooth.
L’hypothèse principale du projet est qu’une immersion dirigée en réalité augmentée au sein des phénomènes symptomatologiques de la schizophrénie favorise, via divers mécanismes psychologiques, la déstigmatisation de la pathologie chez les étudiants en santé.