Class´Code participe à « l’école dans la société du numérique #ÉcoleNumérique »

Le numérique est aussi une culture, qui permet à la démocratie d’être plus participative. Le site Parlement & Citoyens  concrétise cette possibilité et permet aux citoyen·ne·s et aux parlementaires de rechercher ensemble les solutions aux problèmes de notre pays. En ce qui concerne l’école dans la société du numérique #ÉcoleNumérique, Class´Code avait évidemment un témoignage à apporter. Partageons ici les contributions de Sophie de Quatrebarbes qui porte notre projet.

Proposition: Bénéfices attendus du numérique

Des générations mieux formées aux compétences informatiques

Le déploiement des outils numériques individuels permet de mieux préparer les les élèves aux compétences qui leur seront demandées sur le marché du travail, dans l’utilisation bureautique (traitement de texte, tableur, etc.) mais aussi dans la programmation. Les jeunes ne sont pas forcément formés à des logiciels spécifiques, mais ils développent ainsi une agilité informatique (une “littératie numérique”) qui leur permettra de s’adapter à des environnements en constante transformation.

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… pour former les médiateurs éducatifs  (enseignants, éducateurs, animateurs) à la pensée informatique pour toucher TOUS les enfants.

L’école a pour vocation de transmettre des savoirs de base utiles à la construction d’un citoyen éclairé, capable de s’insérer et d’influer sur la société économique et politique. Pour ce faire, il est nécessaire qu’il soit en possession de compétences et savoirs pérennes.

En ce qui concerne le numérique, il faut sortir d’une formation aux usages qui sera rapidement obsolète. Les usages changent beaucoup plus vite que l’école qui sera toujours à la traîne en décalage (?). Le temps de former tout le monde et on n’utilisera plus de souris pour commander nos actions sur l’ordinateur, on trouvera un nouveau moyen de capter nos données, etc.

Il faut donc penser long terme et fondamentaux – en ne suivant pas les modes – pour évoluer dans ce monde et le faire évoluer : créativité, travail collaboratif, esprit critique, recherche de l’information, logique, etc.

C’est d’ailleurs souvent sur les aspects pédagogiques que résident les freins les plus forts : on peut faire de l’informatique comme on enseignait le latin (pareil pour les langues vivantes d’ailleurs). Or l’un et l’autre peuvent s’enseigner différemment pour former des citoyens capables et c’est ce dont on a le plus besoin.

Éducation à la pensée informatique et aux humanités numériques

Le développement de l’enseignement des humanités numériques doit permettre la compréhension des notions qui sous-tendent la transformation en cours (algorithmes, bases de données, intelligence artificielle, etc.) et des changements de paradigme sociétal et culturel qu’elle implique, afin de placer les jeunes citoyens dans une logique active et non de simple consommateurs.

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Cette proposition est en dialogue étroit avec la proposition sur les compétences informatiques (cf mon commentaire sur « Des générations mieux formées aux compétences informatiques »).

Merci d’avoir utilisé l’expression pensée informatique ! Nous avions fait ce choix il y a quelques année et malgré les nombreuses remarques que cela a suscité, nous en sommes toujours satisfait. Cela veut dire ce que cela veut dire. Il ne faut pas avoir peur d’utiliser les mots justes. L’informatique, c’est une science au même titre que la physique ou la mécanique tandis que le mot numérique est utilisé à toutes les sauces et dilue la précision de la pensée. Cela ne veut pas dire que l’on ne doit pas se poser des questions sur les enjeux de cette sciences, son impact sur la société, la façon dont les hommes doivent s’en saisir, etc.

Références : le témoignage de Daniel Hérin  et le témoignage d’une enseignante formée à Class’Code.

 

Une liberté pédagogique renouvelée

Pour plus de 90% des enseignants du second degré, le numérique est un plus pour diversifier les pratiques pédagogiques (source: enquête PROFETIC 2016). La dématérialisation facilite par exemple la mise en place de dispositifs de pédagogie active tels que la classe inversée, la méthode Montessori, la ludification (serious gaming) ou encore l’enseignement mutuel. Les professeurs peuvent plus facilement adapter leurs méthodes aux objectifs visés et créer un cours plus dynamique en variant les approches.

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Oui mais… En effet cela facilite la mise en place de pédagogies actives mais plus que cela, les pédagogies actives sont indispensables à l’apprentissage du numérique. Pour autant le numérique est un outil, es effets résultent donc de l’usage que l’on en fait.

Il en résulte deux choses inverses :

– le numérique est vu par les tenants des pédagogies actives comme un cheval de Troie permettant (enfin !) de faire entrer et de généraliser ces pédagogies qui ont fait leur preuve et qui sont loin d’être si nouvelles – on parle de pédagogies nées il y a plus d’un siècle ! Freinet est né en 1896, Montessori en 1870… pas sûre que ce soit l’ordinateur qui ait guidé leur pensée !

– le numérique est mis en oeuvre par la majorité des enseignants sans revoir leurs pratiques pédagogiques. On peut utiliser le TNI comme un projecteur, programmer des logiciels qui laissent encore moins de liberté qu’un livre (je ne peux plus aller voir la fin de l’histoire), etc.

On peut se dire que c’est déjà ça… que ce n’est pas non plus l’informatique qui révolutionera les pratiques… que vous voyez bien que l’informatique ça ne marche pas…. etc

Proposition:  Freins identifiés au développement du numérique

Manque de formation des enseignants

Dans leur grande majorité, les enseignants sont demandeurs de formations au numérique et aux pédagogies actives, mais l’Éducation nationale peine à répondre à ces besoins. L’autoformation pallie quelque peu ce manque, de même que l’approche pair-à-pair, qui permet de diffuser certaines bonnes pratiques. Les enseignants se forment au numérique par nécessité ou par intérêt pour le sujet, mais l’institution ne les y incite pas suffisamment.

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À la rentrée 2016, on a modifié les programmes avec l’introduction de l’algorithme dès l’école primaire sans prévoir de formation préalable et la formation est renvoyée sur le temps personnel des enseignants. Les conséquences et constats que nous faisons :

– touche les enseignant motivés, pas ceux qui en ont le plus besoin

– envoie le signal « encore un effet de mode, si j’attends suffisamment (changement de programme à chaque Gouvernement) ça va passer et je n’aurai pas eu besoin de m’y mettre » partagé à différents niveaux de l’EN, y compris par le corps des inspecteurs qui agit comme un véritable verrou.

– les enseignants n’ont que 9h de formation continue par an dans le premier degré et rien dans le second. Dans ces 9h de formation, 6 sont imposées par l’inspecteur et 3 laissées à la discrétion de l’enseignant.

– former les enseignants coûte cher en temps de mise à disposition : il représente le nombre de jours de formation multiplié par le nombre d’enseignants

– l’informatique et le numérique remettent en cause les pratiques pédagogiques et la posture de l’enseignant (il n’y a pas une seule bonne réponse, pédagogie de projets, etc.) et c’est un frein majeur à son déploiement car ouvrir le débat nécessite une bonne dose de confiance en soi.

–> il se passe des choses mais si on veut passer à l’échelle, il faut sortir des « expérimentations » sur les « nouvelles technologie » et inscrire « ces technologie actuelles » dans la « formation de base » en visant le temps long et pas les effets à court terme tout en acceptant une grande diversité de situations.

Proposition : Solutions envisageables au développement du numérique

Introduire un enseignement d’Initiation à l’informatique et au codage

La prise en charge par l’éducation nationale de l’initiation à l’informatique dès le plus jeune âge apparaît comme nécessaire aujourd’hui par souci d’égalité des chances, car si l’école ne s’en charge pas, des acteurs privés le feront: codage, mais aussi introduction des notions de base de l’informatique d’aujourd’hui, telles que la relation client / serveur ou la donnée. Cette initiation ne requiert pas nécessairement l’utilisation d’ordinateurs ou de tablettes, mais elle nécessite des professeurs formés à ces questions.

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Cet enseignement est en fait déjà inscrit dans les programmes depuis la rentrée 2016. Cependant :

– il est peu lisible car ce n’est pas une matière à part entière. Il faut souvent rassurer ou éclairer les enseignants en leur disant : “oui, oui c’est dans les programmes”.

– il faudrait par contre qu’il y reste !

– les enseignants n’ont pas été formés

– initiation oui mais c’est un premier pas > pour le moment tout le monde débute : quel que soit le niveau personne n’en a jamais fait. En CM1 ou en seconde c’est « pareil ». Ca ne sera pas toujours le cas. Lorsque les élèves auront déjà fait de l’informatique en primaire il faudra pouvoir aller plus loin au collège puis au lycée.

De même nous sommes tout à fait pour les activités débranchées (sans ordinateur) :

– c’est un très bon vecteur pédagogique pour faire comprendre les fondements de l’informatique

– elles permettent de ne pas se cacher derrière des contingences techniques

– elles ne doivent pas servir à nier les problématiques de matériel

– elles ne doivent pas servir de paravent pour ne pas se mettre à l’informatique

* Sanctuariser l’apprentissage des fondamentaux du numérique pour toutes et tous dans l’éducation (primaire et secondaire, périscolaire)

* Faire de la maîtrise des fondamentaux numériques un enjeu permettant à la France de relever les défis économiques et stratégiques du 21ème siècle en donnant à tous les citoyens le bagage minimal nécessaire à l’exercice plein et entier de leurs compétences dans le monde numérique actuel.

 

Mieux accompagner la formation des enseignants

Développer un plan protéiforme qui réponde en amont à la nécessité de former aux usages numériques  afin de sensibiliser à ses potentialités et qui en aval soit orienté vers les besoins concrets et les demandes des enseignants. Cette solution de formation protéiforme doit reposer sur l’Éducation nationale et les associations, proposer une multiplicité de regards (pair-à-pair, formateurs de l’EN et intervenants externes) et prendre des formes variées (MOOC, formations en présentiel, ateliers dans l’établissement, Hackathons, etc.) qui font écho aux modalités actuelles de formation des enseignants.

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Lancé en 2015, le projet Class’Code offre à l’ensemble des professionnels de l’éducation une solution de formation innovante reposant sur :
– des ressources éducatives libres conçues par les meilleurs spécialistes en didactique des sciences du numérique;
– des temps de rencontres permettant aux pédagogues et aux professionnels de l’informatique d’échanger en présentiel et de monter en compétences.

C’est d’ores et déjà un succès ! Plus de 50 000 personnes ont bénéficié de ce projet, récemment lauréat du prix de la meilleure ressource éducative informatique en Europe. Le taux de satisfaction proche de 90% témoigne de la qualité des formations proposées tandis que le nombre d’inscriptions aux formations en ligne est dix fois supérieur à celui de Moocs équivalents.

Cependant, notre objectif est plus ambitieux encore. Pour que chaque enfant et à terme chaque citoyen.ne reçoivent cet enseignement fondamental du 21ème siècle, ce sont au moins 300 000 personnes que nous devons toucher.

* Donner aux enseignants et aux éducateurs les moyens de se former pour délivrer ces enseignements dans de bonnes conditions en inscrivant cette formation au Plan national de Formation (PNF)

* Inscrire la formation à la pensée informatique dans les cursus des ESPE de façon à ce que tous les nouveaux enseignants possèdent ce bagage minimal et soient en capacité de le transmettre.

* Faire de la médiation au numérique un enjeu majeur de la formation supérieure en inscrivant dans le cursus des étudiants de master et d’école supérieure d’informatique une UV médiation à valider en participant à la formation des citoyens et notamment des enfants et des enseignants

* Favoriser le rapprochement des acteurs locaux en soutenant la mise en place et l’animation sur la durée des réseaux sur les territoires : réseaux d’apprenants, de facilitateurs, de partenaires, etc.

* Inciter les entreprises du numérique au mécénat de compétence en libérant sur la base du volontariat des heures de travail rémunéré pour faire de la médiation sur ces sujets.

 

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