Sur les réseaux sociaux, pas si facile de créer du contenu marketing qui retienne l’attention et se concrétise par des contacts. Actuellement dans le Startup Studio du Centre Inria de l’Université de Rennes, le projet Feelim exploite l’Intelligence Artificielle pour aider les directeurs et créatifs marketing. À l’écoute des réseaux, le nouvel outil apporte des éclairages précieux pour améliorer le contenu et peaufiner la stratégie.
L’Inria Startup Studio incube principalement des projets d’entreprise portés par des scientifiques et ingénieurs participant d’une façon ou d’une autre à des recherches conduites à l’institut. Mais le dispositif accueille aussi des talents venant de l’extérieur.
Ingénieur en traitement du signal et de l’image, William Bernal a travaillé 8 ans pour de grands noms du marketing, de la vente au détail et du e-commerce, en France et en Allemagne. “À un moment, j’ai pensé démarrer une thèse de doctorat, mais je suis plus motivé par la conception de solutions que les gens peuvent utiliser dans la vie réelle.” Et c’est pour répondre à cette aspiration qu’il projette de créer son entreprise. En mars 2024, le Startup Studio a accepté sa candidature pour un accompagnement d’un an.
Baptisé Feelim, le projet porte sur la production de contenu marketing plus efficace à destination des réseaux sociaux.
Pour les responsables marketing, c’est important de définir une bonne stratégie sur ces media. Or, les réseaux sociaux s’avèrent parfois trop complexes pour les appréhender. On peut créer des contenus auxquels personne ne prête attention parce que, par exemple, le post n’est ni différent ni meilleur que les 100 précédents déjà publiés sur le même sujet. À l’inverse, si le contenu tout à coup devient viral, on ne parvient pas forcément à discerner vraiment pourquoi.
Comme une baguette magique
Basé sur l’IA et plus précisément les grands modèles d’agents*, Feelim agit “comme une baguette magique qui vous aide à comprendre ce qui se passe sur les réseaux et à améliorer votre contenu marketing. La technologie va vous suggérer des changements dans les textes et les images de façon à ce que le message devienne plus pertinent, touche plus de gens et se concrétise au final par plus de contacts. Elle s’appuie sur le contenu viral, l’opinion des influenceurs et les grandes tendances.”
Grâce à la vision par ordinateur, Feelim analyse aussi les images accompagnant le texte. “Notre œil synthétique va indiquer que la photo B est meilleure que la photo A, ou que vous devriez changer le fond, ou ajouter une légende pour permettre aux gens de comprendre de quoi vous parlez. Si l’image présente une bouteille, peut-être celle-ci est-elle trop petite par rapport à l’arrière-plan. Il conviendrait de recadrer pour que cette bouteille soit agrandie. L’IA va aussi prédire quel endroit dans l’image les gens vont regarder en premier. Par exemple, si vous avez un bébé à côté de couches culottes, elle va dire que le regard se porte sur le bébé. Maintenant, si l’on tourne la tête du bébé en direction des couches, alors l’attention va se déplacer vers elles.”
Une application web
Feelim se présente sous la forme d’une application web. On peut lui envoyer des fichiers ou tout simplement le lien vers un post sur les réseaux. Le service décline trois options. Le plan freemium autorise une quantité limitée de requêtes. Le plan abonnement offre un certain nombre de ‘sièges’, autrement dit des analyses d’un certain nombre de réseaux. Et enfin, le plan premium s’adresse aux agences de marketing qui doivent gérer des campagnes à grande échelle sur beaucoup de réseaux.
Un produit minimum viable (MVP) sera lancé à l’automne 2024. Il donnera aux utilisateurs “l’opportunité de tester et de recevoir des recommandations. Parallèlement, nous cherchons une entreprise qui serait intéressée par un partenariat pour accéder en primeur à ce nouveau service.”