L’un des avantages d’utiliser la modélisation physique pour synthétiser des sons musicaux réside dans la possibilité de restituer très fidèlement le sons d’instruments existant, bien sûr, mais également le son d’instruments disparus ou endommagés.
Dans le cas d’instruments historiques, de nombreux spécimen ont disparu ou sont dans un état critique ne permettant pas de les jouer sans les détériorer. La restauration matérielle est parfois indésirable car elle modifie inévitablement la structure de l’instrument, ses matériaux, et conduit parfois à une perte de patrimoine que les musées ne peuvent pas accepter. Dans ces conditions, le son de l’instrument est tout aussi inaccessible que si l’instrument avait tout simplement disparu.
Cependant, la connaissance de la structure géométrique de l’instrument, sa composition, son principe acoustique… bref l’observation attentive de l’instrument, permet d’utiliser les méthodes de modélisation et de réduction de modèles décrites et détaillées lors de l’exposé, et de paramétrer les modèles du logiciel afin de restituer une copie virtuelle de l’instrument ! Le son est désormais accessible à tous et toutes à travers l’utilisation d’un clavier électronique, et d’un ordinateur.
En utilisant la norme midi, le clavier indiquera les notes jouées par l’artiste en temps réel au logiciel Pianoteq installé sur l’ordinateur. Les notes seront calculées en temps réel et restituées par un système d’enceintes ou un casque.
Nous proposons pour ce projet Louis 14.0 une version du spectacle «Les jupons de Versailles» qui organise une rencontre entre des instruments anciens variés (flûtes traversières, basson, violoncelle, hautbois), datant ou répliquant des spécimen du 18ème siècle, et un clavecin modélisé, réplique virtuelle d’un Hans Ruckers II Le Jeune datant de 1624. Cela permettra au public d’entendre l’instrument modélisé dans un contexte musical et de se plonger dans l’histoire grâce aux techniques modernes de restauration acoustique.