Côté art

L’oeuvre de vitrification, une oeuvre certes éphémère mais…

Ça fait partie des caractéristiques de mon travail. De toutes façons, j’interroge la question de la temporalité et de la fugacité de l’oeuvre, certainement au regard d’une compréhension d’une posture à vivre. Cette oeuvre se déploie dans le temps de manière informelle et toujours différente. Elle porte plus un processus créatif qu’une garantie de résultat.

C’est plutôt l’idée d’une manière d’être au monde. Comment on se dessaisit d’abord d’une peur de perdre et de mourir. Et comment l’art nous renvoie à la nécessité d’être au monde d’abord dans une temporalité brève, une capacité de transformation permanente.
Ma question n’est pas celle de l’objet artistique qui a une valeur marchande et qui, à ce titre, pour un collectionneur doit un être un investissement à travers les générations.

Ce qui m’intéresse n’est pas l’objet mais le processus créatif. Ce qui fait oeuvre n’est jamais le résultat et, notamment, plastiquement parlant, quand je me mets à concevoir une pièce, elle se détermine par son processus conceptuel et de fabrication. J’ai rarement au préalable ce que cela va donner en terme de résultat. Je fais toujours un pari que, si le processus créatif est intelligent, dans le sens où il fait se concorder un fond et une forme cohérents, la forme inhérente à ce processus sera belle. Mais elle correspondra à des critères de la beauté qui seront intellectuels, techniques, narratifs parfois. Mais je n’ai jamais d’idée du résultat esthétique que cela va donner. Je crée les conditions de ma propre surprise. Cela me plait d’être moi-même étonnée du résultat.

Extrait de l’interview de Anne-Valérie Gasc

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