Soledad, tu déploies aujourd’hui des formations d’initiation à ce qu’on appelle le codage auprès de publics écartés, des parents des quartiers, mais aussi des personnes qui pensent … tout savoir 🙂
Que fais-tu exactement avec ces adultes et ces enfants, par exemple ?
Et bien nous commençons pur nous demande ensemble ce que veut dire « coder », chacun s’exprime. Ensuite les activités que nous permettent d’acquérir des notions très précises. Le jeu du robot, dit « robot idiot´´, permet de conclure qu’un code est une suite d’instructions avec un but défini. On comprend l’intérêt aussi de la construction » si… alors », l’instruction conditionnelle, et le jeu du crêpier permet de confirmer la notion de » si… alors » puis d’aborder la notion de boucle. Et avec la magie du binaire ont commence à comprendre un autre aspect du codage et le langage de l’ordinateur. Un peu de culture générale avec un kahoot sur le numérique, qui est une version très simplifiée de datagramme adaptée à ce public, complète cette formation avant des les inviter à profiter de Class´Code pour aller plus loin.
Mais tu formes des adultes ou des enfants ?
Les unes grâce aux autres ! Ces personnes adultes vont refaire un jeu comme ça chez elles pour leurs enfants, vont en parler autour d’elles, en parler en tant que parents d’élèves à l’école. Et puis cela crée des rencontres inattendues : je parle dans la vidéo de cette dizaine de personnes qui sont venus découvrir le codage alors même qu’ils ne parlaient pas le français (l’un aidant à apprendre l’autre !) ou de ces parents qui entendent dire que leurs enfants apprennent le codage à l’école et restent perplexes avant de témoigner en disant «c’est génial de faire ça» ou «ah, je pensais pas que c’était aussi facile», et surtout «je fais faire ça avec mon enfant», au delà de leur inquiétude de voir leurs enfants toujours plus sur les écrans.
Tu travailles avec des tous petits groupes ?
Oui ici , la dernière fois, il y a eu trois dames qui sont venues, et un étudiant en informatique de Nantes, en vacances dans le sud qui a vu l’évènement sur Facebook, c’était surprenant, super : il a pu compléter mes explications et aussi montrer qu’on peut venir très naturellement dans ces « quartiers ». Souvent nous avons 10 à 15 personnes. Nous n’avons pas encore un noyau dur, actuellement ce sont des gens différents à chaque fois, mais ça viendra.
Tu dis être au service des personnes qui « pensent tout savoir ?´´
Oui, cette « initiation à la pensée informatique´´ c’est aussi un formidable moyen de développer sa créativité et son esprit critique, et de ne pas juste s’approprier des éléments sous forme de mode d’emploi, mais de prendre du recul par rapport à tout ça. Pour mieux utiliser numérique et peut-être pour moins l’utiliser aussi 🙂