En moins de 10 ans, l’IA est devenue un sujet majeur de nos sociétés modernes : les progrès ont été fulgurants, que ce soit au niveau de la recherche fondamentale ou des applications, et aujourd’hui, tous les citoyens sont confrontés (directement ou indirectement) aux systèmes et logiciels embarquant une composante à base d’IA. Les médias nous abreuvent de performances plus impressionnantes les unes que les autres à un rythme soutenu. On parle de centaines de milliards d’euros annuel pour le marché de l’IA. Les entreprises s’interrogent ou ont déjà franchi le pas jugeant l’IA indispensable à leur avenir. Les citoyens sont ainsi abreuvés d’informations qui donnent l’impression que l’IA est là, inéluctable, partout autour de nous, avec ses promesses et ses dangers. Pour leur part, les scientifiques perçoivent une nouvelle technologie leur permettant d’étudier leur sujet avec de nouveaux outils d’observation et d’investigation.
Dans ses 6 universités, au CNRS et Inria, la Région des Hauts-de-France possède des équipes de recherche internationalement visibles et reconnues travaillant en IA. Ces équipes sont investies dans leurs missions de recherche fondamentale, d’enseignement supérieur, mais aussi de valorisation auprès des entreprises et de la société, et encore de médiation auprès du grand public.
Le projet CPER CornelIA a pour objectif de fédérer et catalyser les interactions entre ces établissements de recherche sur l’ensemble du territoire des Hauts-de-France, catalyser les interactions entre ces laboratoires et le monde socio-économique et la société plus généralement, en s’appuyant sur des investissements importants dans des plates-formes matérielles. Le projet scientifique de CornelIA va de la recherche fondamentale à l’étude de sa mise en application. Le cœur des activités scientifiques concerne l’étude de « l’IA au service de l’Homme » qui se décline en :
— IA responsable et respectueuse de l’humain, avec notamment les thématiques concernant le respect de la vie privée, l’équité, la confiance, l’explicabilité, la traçabilité, la résistance aux attaques.
— IA durable qui concerne notamment les problématiques de sobriété énergétique, les technologies bio-inspirées, l’optimisation des ressources dans des environnements industriels.
— IA centrée sur l’humain qui interroge l’interaction effective de l’Homme avec des systèmes d’IA, notamment les aspects liés au droit, la place de l’IA dans nos sociétés, comment faire de l’IA un outil pour l’Intelligence (humaine).
La stratégie CornelIA va s’appuyer sur un certain nombre d’outils :
— des plates-formes matérielles qui viendront enrichir l’environnement de recherche et seront également accessibles à des acteurs tels que les entreprises de la région. Ces plates-formes concernent des moyens de calcul, des moyens de collecte de données et de traitement pour la science des données, la robotique, en particulier la robotique déformable.
— une cellule de compétences en IA composée d’ingénieurs dont le temps sera géré de manière agile en les affectant pendant des durées limitées sur des projets à l’interface entre chercheurs académiques et entreprises.
— des chercheurs post-doctorants dont le rôle sera de créer ou fortifier les collaborations entre établissements de la région sur le thème de l’IA. Ces ingénieurs et post-doctorants seront intégrés dans les laboratoires afin de garantir les échanges d’informations et de compétences. Un appel à projets annuel les sélectionnera pour conforter la stratégie du projet.
Ainsi, l’ensemble de la Région des Hauts-de-France va-t-elle progresser sur le thème de l’IA, au niveau académique, mais surtout au niveau de ses entreprises et de la société toute entière. CornelIA contribuera à rendre possibles la proposition de nouveaux projets et l’obtention de nouvelles ressources.